Bien-être mental

Santé sexuelle : de quoi on parle exactement ?

On entend souvent parler de santé mentale et physique, mais plus rarement de la santé sexuelle. Pourtant, l’Organisation mondiale de la Santé la compte dans le “package complet bien-être” aux côtés de la santé mentale, physique et émotionnelle !

Qu’est-ce qu’une bonne santé sexuelle ?

La sexualité, c’est un peu comme un langage qu’on apprend tout au long de sa vie : il fait appel à notre corps, nos émotions, notre intelligence et notre conscience.  

Il commence bien avant les rapports sexuels, dans la manière dont on se regarde, dont on pose des gestes, se respecte, se relie aux autres. Il inclut la relation à soi et aux autres. 

On peut ne pas avoir de rapports sexuels (par choix, par envie ou non-envie) et être pleinement concerné(e) par la santé sexuelle, car celle-ci touche toutes les dimensions de notre être. 

La santé sexuelle, ce n’est pas seulement l’absence de maladies, ni juste la prévention des risques (IST, grossesses non désirées…), elle inclut aussi les notions essentielles comme le consentement, la communication, le respect de soi et de l’autre...bref, tout ce qui permet de vivre une sexualité sereine et choisie. D’ailleurs l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) le confirme elle-même dans sa définition de la santé sexuelle (lien) ;) 

Le Consentement

La santé sexuelle, c’est d’abord une histoire de respect, de soi et de l’autre. Ce respect commence par un mot qu’on entend de plus en plus (et c’est tant mieux !) : le consentement.

Le consentement, ce n’est pas juste “ne pas dire non” - c’est un “oui” clair, libre, enthousiaste, et réciproque.

Il doit être RÉELS: 

  • Réversible : on peut changer d’avis à tout moment
  • Éclairé : on comprend à quoi on dit oui et on est pleine possession de ses moyens (pas sous substances, ni drogue ni alcool, par exemple)
  • Enthousiaste : on sent dans ses tripes qu’on en a vraiment envie !
  • Libre : un choix libre de toutes contraintes
  • Spécifique : un “oui” pour un acte précis, à un moment précis


S’il y a le moindre doute ou la moindre hésitation en face, c’est que le consentement n’est pas réellement clair ni enthousiaste ! Or, ne pas respecter le consentement constitue une violence, sanctionnée par la loi, qui peut avoir des conséquences dramatiques et durables.

D’ailleurs, le non-consentement est entré dans la définition pénale du viol et autres agressions sexuelles, en septembre 2025 (lien pour la loi).  Désormais, « constitue une agression sexuelle tout acte sexuel non consenti commis sur la personne d’autrui ou sur la personne de l’auteur » selon l’article 222-22 du code pénal. 

Donc, en clair, quand il y a un doute, il n’y a pas de doute !
Se respecter et respecter l’autre est la BASE d’une sexualité saine. 

La Communication : oser parler !

Ensuite, une sexualité épanouie, ça passe aussi par la confiance et la communication !
Concrètement, ça veut dire que tu peux :

  • poser des limites claires avant, pendant, après tout moment intime
  • dire ce que tu veux, dire ce que tu ne veux pas, ce qui te plait, ce qui ne te plait pas
  • parler de protection, de contraception, de dépistage

Le dialogue, ça peut être sexy. C’est la clé du respect…et du plaisir partagé !

Anticiper pour mieux se protéger

Dire “oui” à quelqu’un, c’est bien. Dire “oui” en toute sécurité, c’est encore mieux.
Et là, on parle clairement de protections, de dépistages et de prévention. 

On t’explique.

Dans le feu de l’action, tout peut aller super vite. Dans l’excitation du moment, on peut oublier les risques que peuvent comporter un rapport sexuel non protégé, notamment les infections sexuellement transmissibles et les grossesses non désirées.

Alors, il vaut mieux t’être posé des repères à l’avance :

  • savoir ce que tu veux, ce que tu ne veux pas
  • prévoir les protections (préservatifs, contraception). 
  • se renseigner sur où se faire dépister

Tu peux te poser des limites ou des règles à l’avance pour éviter les situations à risque.  Par exemple, si tu ne souhaites pas aller plus loin qu’un certain geste, quelle limite souhaites-tu ne pas dépasser, et que peux-tu faire ou prévoir de dire à l’autre pour anticiper?

Les IST, c’est pas un mythe

Les IST, ou infections sexuellement transmissibles, sont des infections qui se transmettent lors de contacts sexuels – pas seulement la pénétration, mais aussi les caresses intimes ou le sexe oral et anal.

Il en existe plus de 30 - certaines passent inaperçues, mais peuvent avoir des conséquences sérieuses sur la santé, notamment à moyen et long terme : douleurs chroniques, problèmes de fertilité, infections, affaiblissement du système immunitaire, voire certains cancers.

On peut les classer en trois catégories : 

1. les IST qui se soignent bien (comme les chlamydiae - la plus fréquente chez les jeunes, la gonorrhée, la syphilis). Détectées à temps, elles se traitent facilement avec des antibiotiques. 

2. les IST persistantes qui nécessitent un suivi (comme l’herpès génital, hépatites B et C).
Elles restent dans le corps et demandent un suivi régulier.
3. Les IST qui peuvent provoquer des cancers (comme le papillomavirus, hépatite B). La vaccination est recommandée pour s’en protéger. 

Quelques points importants

  • Beaucoup d’IST n’ont aucun symptôme au début.
    Donc si tu as eu un rapport sexuel non protégé, même si “tout semble normal”, il est important de faire un dépistage. Si jamais tu remarques que : ton sexe gratte, coule, ou te brûle quand tu vas aux toilettes, ou que ça sent bizarre, alors il faut consulter un.e professionnel.le de santé rapidement.
    La chlamydia, par exemple, passe souvent inaperçue mais peut causer des problèmes de fertilité plus tard si elle n’est pas soignée. Et pourtant, un simple dépistage, 7 jours d’antibios et c’est réglé !
  • Même sans symptômes, elles peuvent se transmettre à d’autres.
  • Le dépistage régulier est donc essentiel, surtout après un rapport non protégé ou avec un nouveau partenaire.

Comment se protéger ?

Pour se protéger, il y a trois réflexes simples et essentiels : 

  • Le préservatif à chaque rapport. C’est le seul moyen qui protège à la fois des IST et des grossesses non désirées. Il existe des préservatifs externes (masculins) et des préservatifs internes (féminins), remboursés sur prescription, gratuits pour les moins de 26 ans à la pharmacie, à l’infirmerie scolaire ou dans les centres de santé.
    À utiliser aussi pour le sexe oral et anal.
  • Le dépistage régulier. Il se fait sans ordonnance, dans les laboratoires, les CEGIDD ou les centres de santé sexuelle. Il est gratuit et confidentiel, même pour les mineurs. À faire surtout après un rapport non protégé ou si vous n’êtes pas dans une relation exclusive.
  • La vaccination et la prévention médicamenteuse.
    La vaccination contre le papillomavirus (HPV) est recommandée pour tous les adolescents. Concernant le VIH, un traitement préventif appelé PrEP peut être pris en cas d'exposition régulière au risque. Si un rapport sexuel à risque a eu lieu, il est possible de prendre un traitement post-exposition (TPE) dans les 48 heures suivant ce rapport.

Se protéger des IST, ce n’est pas vivre dans la méfiance mais se donner toutes les chances de vivre une sexualité sereine, dans le respect de sa santé et celle de l’autre.

La contraception : choisir et anticiper

Avoir un rapport sexuel, c’est aussi la possibilité d’une grossesse. Et si tu ne souhaites pas tomber enceinte ou que ta partenaire tombe enceinte, il est essentiel de choisir une contraception adaptée - et de bien anticiper.

Alors comment éviter une grossesse non désirée ?

Il existe de nombreux moyens contraceptifs, mais on identifie deux grandes familles:

Les méthodes hormonales

  • L’implant : un petit bâtonnet que le ou la gynécologue place sous la peau du bras, efficace 3 ans. C’est fiable car il n’y a pas de risque d’oubli !
  • Le stérilet (ou le DIU = Dispositif Intra Utérin) : un petit dispositif en cuivre ou hormonal que les professionnels placent dans l’utérus, efficace plusieurs années. Il peut être posé même si on n’a jamais eu de rapport, mais toutes les personnes n’apprécient pas la manipulation, donc ça peut être bien de connaître son corps en amont.
  • La pilule : Elle est prescrite par des gynécologues, gratuite pour les mineures, généralement un comprimé à prendre tous les jours, à la même heure mais les modalités d’utilisation varient un peu selon les types. Il faut être rigoureux, car une pilule oubliée ou inefficace - dans le cas par exemple de vomissements, diarrhée sévère, interaction médicamenteuse, décalage horaire, etc. - peut entraîner un risque de grossesse. En cas de doute sur l’efficacité, mieux vaut utiliser un préservatif pendant les jours suivants ou poser la question dans un centre de santé sexuelle pour éventuellement prendre une pilule d’urgence (du lendemain)
  • Le patch : un autocollant qui se pose sur le bras, à changer chaque semaine.
  • L’anneau vaginal : un anneau placé dans le vagin, à renouveler chaque mois.

Les méthodes non hormonales

  • Le préservatif externe (dit masculin) qui se posent sur le pénis - quelques règles : on laisse un petit peu de place au bout, on vérifie la date de péremption (oui ça se périme!), on ne le garde pas dans une poche de jean ou un portefeuille (chaleur et frottements peuvent l’abîmer) ; et on se retire rapidement après l’éjaculation pour éviter tout écoulement hors du préservatif.
  • Le préservatif interne (dit féminin) : l’anneau reste à l’extérieur. Ne pas l’utiliser en même temps qu’un préservatif externe car le frottement peut entrainer un risque de craquage.

Il existe d’autres moyens de contraceptions, notamment une contraception masculine (slips chauffants, anneaux thermiques, pillule masculine…) qui se développe de plus en plus. En revanche, la fiabilité de ces méthodes varie, et elles peuvent être plus raisonnables pour des personnes en couple stable, adulte, pour qui le risque d’une grossesse est moins importante. 

Il est toutefois important de savoir qu’elles existent, et de prendre conscience que la contraception, c’est la responsabilité des deux partenaires ! Ce n’est pas “juste l’affaire de la fille” !  

Enfin, attention : certaines pratiques circulant sur les réseaux, comme le retrait avant éjaculation, ne sont pas fiables pour éviter une grossesse non-désirée, et ne protègent pas des IST. 

Contraception d’urgence

Parfois, un rapport sexuel n’a pas été protégé ou la contraception a échoué, et il peut y avoir un risque de grossesse non désirée. Pour cela, il existe des alternatives.

La pilule du lendemain : à prendre rapidement après un rapport à risque.
Il existe différents types de pilules du lendemain. La pilule classique est efficace jusqu'à trois jours après le rapport sexuel, soit 72 heures. La pilule du surlendemain peut être prise jusqu'à cinq jours après le rapport, soit 120 heures.
Ces pilules fonctionnent en empêchant l'ovulation. Par conséquent, si tu la prends après que l'ovulation ait déjà eu lieu, elle ne sera pas efficace. Par exemple, si ton ovulation se produit 12 heures après le rapport sexuel, il faudra avoir pris la pilule dans les 12 heures suivant ce rapport pour qu'elle soit efficace. Il est donc essentiel de la prendre le plus tôt possible après le rapport à risque.
Cette contraception d'urgence est disponible sans ordonnance et elle est gratuite pour les mineurs. Tu peux te la procurer en pharmacie, à l'infirmerie scolaire ou dans les centres de santé sexuelle.

Le stérilet :  peut être posé jusqu’à 5-7 jours après le rapport. Il empêche l’implantation et peut ensuite devenir une contraception à long terme.
Attention ! Ces méthodes ne protègent pas contre les IST, donc un dépistage reste important. 

Interruption volontaire de grossesse (IVG)

Il arrive parfois qu'une grossesse survienne malgré les précautions prises, ou dans des circonstances où la femme ne souhaite pas poursuivre cette grossesse. Dans ce cas, il est possible d'avoir recours à l'Interruption Volontaire de Grossesse, communément appelée IVG ou avortement. 

L'IVG est un droit inscrit dans la loi française depuis la loi Veil de 1975 et dans la Constitution française depuis 2024.

En France, il y a un délai pour faire une IVG :

  • jusqu’à 7 semaines de grossesse pour une IVG médicamenteuse (2 comprimés à prendre).
  • jusqu’à 14 semaines de grossesse pour une IVG chirurgicale : elle est réalisée dans un établissement de santé, sous anesthésie locale (au niveau du vagin) ou générale (au niveau de tout le corps). 

L’IVG est gratuite et accessible à toutes les femmes, y compris les mineures. Il n’y a pas besoin de l’accord parental, mais il faut être accompagné d’un adulte.

Si tu as le moindre doute, que tu t’interroges : rappelle-toi que tu n’es pas seule, et il existe des professionnels pour t’aider et t’accompagner à tout moment. N’hésite pas à en parler à des adultes de confiance et à te faire aider. En revanche, cette décision est la tienne, personne n’a le droit de la prendre à ta place.

A noter : La contraception d’urgence et l’IVG sont des solutions de dernier recours, notamment parce que selon les personnes, elles peuvent parfois provoquer des effets secondaires ou être vécues différemment, sur le plan physique ou émotionnel. 

Si on ne souhaite pas faire une IVG, on peut également choisir de poursuivre la grossesse et de garder l’enfant ou d’accoucher sous X, auquel cas l’enfant sera remis à l’adoption. 

Le conseil clé face à toutes ces informations : discuter ensemble des protections, anticiper les situations et se faire accompagner par un professionnel de santé pour choisir la méthode la plus adaptée.

Que faire en cas de doute, questions ou besoin d’aide ?

Si tu as des doutes, des questions ou besoin d’aide, rappelle-toi : Tu n’es jamais seul.e ! Pour demander conseil, s’informer et/ou échanger avec des professionnels, tu peux te rendre dans ces lieux à côté de chez toi :

  • Les Centres de Santé Sexuelle (CSS) accueillent les jeunes gratuitement, même mineurs, et en toute confidentialité. On peut y parler de contraception, de dépistage, d'IVG, de sexualité, de relations...
  • Les maisons des adolescents sont aussi des espaces d'écoute où l'on peut parler librement de ce qu'on vit, pas seulement côté santé, mais aussi émotion, relations, école, famille.
  • Il y a aussi les centres de dépistage (CEGIDD), les infirmeries scolaires, les sages-femmes, les médecins, les associations locales (Planning Familial et d’autres associations près de chez toi…) 

Si tu ne sais pas où aller, identifie un adulte de confiance, qui pourra t’orienter.

Et si tu préfères poser des questions de façon anonyme, tu peux appeler ces numéros et/ou te renseigner sur des sites dédiés, comme : 

Pareil en cas de violence ou de situation subie, il ne faut pas rester seul.e !

  • 119 : Enfance en danger
  • 3018 : Contre les violences numériques (cyberharcèlement, violences numériques, etc.)
  • 3919 : Violences Femmes Info ou 0800 05 95 95
  • www.arretonslesviolences.gouv.fr

Prendre soin de sa santé sexuelle, c’est donc avant tout se respecter et respecter l’autre. C’est connaître son corps, poser ses limites, se protéger, s’informer et anticiper. En bref, c’est un geste simple qui permet de vivre sa sexualité en sécurité et en confiance.

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