Pourquoi enseigner l’EVARS à l’école ?

Salle de classe illustrant une séance d’EARS, avec un enseignant engageant un groupe d’élèves

Pourquoi enseigner l’EARS à l’école ?

Introduction

EARS (Éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle) est-elle juste un sujet qui fait débat parmi tant d’autres ou un véritable levier pour le développement des jeunes ?

Les chiffres récents montrent une augmentation des violences sexuelles chez les adolescents et une exposition massive aux contenus inappropriés sur les réseaux sociaux. En 2022, une enquête révélait que plus de 60 % des collégiens avaient été confrontés à des images choquantes. (”au moins 6 enfants sur 10 ont été confrontés à des images violentes ou pornographiques avant la fin du collège” Sondage réalisé par Ifop sur 960 parents d’enfants scolarisé)

Alors voyons ensemble pourquoi l’EARS est un enseignement essentiel, à la croisée des enjeux éducatifs, préventifs et de développement personnel.

1) Comprendre ce qu’est l’EARS

Une définition claire et des objectifs ambitieux

L’EARS, ou Éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle, est un programme éducatif conçu pour accompagner les jeunes dans leur compréhension des relations et de la sexualité. Contrairement à l’éducation sexuelle classique, souvent centrée sur les aspects biologiques, l’EARS adopte une approche holistique, qui inclut les dimensions émotionnelles, relationnelles et sociales.

Elle a trois objectifs principaux (d’après le Bulletin Officiel de l’Éducation Nationale) :

  1. Informer les jeunes sur leur corps, leurs droits et les relations.
  2. Accompagner leur développement affectif et social.
  3. Développer des compétences relationnelles, telles que la communication bienveillante ou l’empathie.

En somme, l’EARS ne se limite pas à prévenir les risques, elle vise à outiller les jeunes pour qu’ils construisent des relations saines et respectueuses.

2) Pourquoi enseigner l’EARS ?

Prévenir les comportements à risque

L’EARS joue un rôle crucial dans la prévention des violences sexuelles, du harcèlement et des comportements à risque. En sensibilisant les élèves à la notion de consentement, aux limites personnelles et aux signes de relations toxiques, elle agit comme un véritable rempart.

Elle permet aussi de lutter contre les dangers liés à la consommation de contenus inappropriés, comme la pornographie ou certaines pratiques sur les réseaux sociaux. Ces contenus, accessibles dès le plus jeune âge, influencent négativement la vision des relations et peuvent entraîner des comportements inadaptés.

Développer des compétences psychosociales

Enseigner l’EARS aide aussi les élèves à développer des compétences précieuses comme l’empathie, la communication bienveillante, pour désamorcer les conflits, et la gestion des émotions. Non seulement ces compétences participent à améliorer le climat scolaire en encourageant des relations plus harmonieuses, et donc à développer une ambiance propice à l’apprentissage et à l’épanouissement “académique des élèves”, mais elles sont également des atouts essentiels pour aider les jeunes à se construire et à s’épanouir dans leurs vies et leurs relations.

Favoriser le bien-être mental et relationnel

Une EARS bien enseignée contribue aussi au bien-être mental des élèves. En leur donnant des clés pour des relations saines et une meilleure connaissance de soi, elles permet de les rassurer, de réduire leurs anxiétés, et de renforcer leur confiance en soi et estime d’eux memes. Des programmes bien structurés ont montré qu’ils réduisent les cas d’isolement et augmentent la capacité des jeunes à établir des relations saines.Une étude menée en Suède sur l'introduction de l'éducation sexuelle dans les écoles primaires des années 1940 aux années 1950 a révélé que cette éducation a eu des effets positifs tout au long de la vie des individus, notamment en diminuant les inégalités de genre en matière de revenus et en influençant positivement les normes sociales en faveur de l'engagement collectif et de la démocratie. Source : https://arxiv.org/abs/2310.11151

3) Pourquoi l’école est un lieu important pour l’EARS ?

Lorsque c’est bien fait, un cadre neutre et bienveillant

L’école est un lieu indispensable pour aborder des sujets que certaines familles trouvent trop délicats, tabous ou simplement ignorent, bien qu’ils soient essentiels pour la protection des enfants et la formation de futurs citoyens.

Contrairement à l’environnement familial, souvent chargé d’émotions ou de non-dits, l’école offre un cadre moins affectif, permettant aux élèves :

  • D’exprimer librement leurs questions sur des sujets qu’ils n’osent pas aborder à la maison ;
  • D’accéder à une information neutre et objective, indispensable pour leur développement.

Pour certains élèves, c’est une opportunité de se protéger ou d’être informés sur des problématiques dont ils ne soupçonnaient pas l’existence. Pour d’autres, cela ouvre la voie à une réflexion autonome, loin des tabous ou de la gêne.

L’école joue aussi un rôle clé dans :

  • Sortir de l’affectif familial, en offrant une perspective extérieure ;
  • Confronter les élèves à des points de vue variés, encourageant le développement de leur esprit critique ;
  • Assurer la protection au sein de l’établissement, en sensibilisant sur des problématiques actuelles comme le harcèlement ou les violences sexuelles ;
  • Former de futurs citoyens, respectueux des différences et préparés à vivre dans une société diverse.

En abordant ces thématiques dans un cadre laïque et inclusif, l’école participe à l’éducation de citoyens responsables et éclairés, tout en respectant les croyances et valeurs de chacun.

Ce que dit la loi sur l’EARS à l’école

L’articles L.312-16 (introduit le 4 juillet 2001) ne se contentent pas de rendre l’EARS obligatoire : ils établissent une feuille de route pour offrir aux élèves une éducation complète. Avec un minimum de trois séances par an, ces enseignements abordent des dimensions clés – biologiques, psycho-émotionnelles, juridiques et sociales – pour répondre aux besoins des jeunes dans toute leur complexité. Ces textes, rappellent que l’EARS n’est pas un simple ajout au programme, mais une priorité essentielle pour leur bien-être et leur préparation à la vie en société.

4) Les freins à l’EARS et comment les dépasser

Préjugés et tabous

Certaines familles ou enseignants perçoivent encore l’EARS comme un sujet tabou ou militant. On le comprend, car l'EARS touche à des sujets intimes, où se croisent valeurs, convictions, opinions de la sphère privée, et on peut comprendre que   certains parents craignent ce qui sera dit à leur enfant; tout comme les enseignants craignent de heurter, blesser ou autre.

Il s'agit alors de rassurer :

  • Une EARS bien délivrée n'est pas là pour imposer ni convaincre, mais pour informer, prévenir et faire réfléchir, dans le respect des valeurs de chacun.
  • Un établissement peut donc rassurer les parents en ce sens, tout en s'assurant d'adopter la bonne solution et la bonne formation de ceux qui délivrent leur programme ;
  • Un enseignant peut se rassurer : son rôle n'est pas de transmettre ni remplacer les valeurs familiales, mais à informer.
  • Des parents peuvent voir ces sessions comme une opportunité et une occasion justement d'ouvrir le dialogue avec son enfant, transmettre ses valeurs et échanger sur ses convictions

Concrètement, pour lever ces craintes, il est essentiel de :

  • Impliquer les parents dans le processus éducatif : encourager leur implication en leur fournissant des ressources adaptées pour poursuivre le dialogue à la maison. Dans cette optique, nous vous invitons à découvrir la solution de Lift, qui fournit des supports pédagogiques adaptés et partage avec les familles le programme des séances pour plus de transparence.
  • Former les enseignants à une approche bienveillante et inclusive : fournir des outils pédagogiques adaptés pour aborder les sujets sensibles avec délicatesse et neutralité. De la même manière, Lift dispose d’une formation en ligne pour les animateurs de ces séances.
  • Créer des espaces d’échange pour les élèves : Permettre aux jeunes de poser leurs questions ou d’exprimer leurs inquiétudes dans un cadre confidentiel et sans jugement. En créant par exemple une cellule d’écoute avec un corps pédagogique formé.

Conclusion : L’EARS, une clé pour l’avenir des jeunes

Loin d’être un simple enseignement parmi d’autres, l’EARS est une réponse globale aux défis que rencontrent les jeunes aujourd’hui et sa mise en place dans els établissements scolaires est nécessaire pour les élèves et plus largement, pour la société. Si l'on comprend les réticences qu'elle peut présenter dans sa mise en place, nous avons confiance chez Lift que cela est possible avec une vraie collaboration entre les établissements, les éducateurs et les parents, afin d'oeuvre pour l'épanouissement des jeunes.

Envie d’aller plus loin ? Découvrez les formations EVARS de Lift pour enrichir vos actions et aider vos élèves à grandir dans un cadre respectueux et bienveillant.